Le président du Malawi, Peter Mutharika a annulé son déplacement pour le sommet des Etats d’Afrique Australe au Botswana. Il entend ainsi « faire des économies », a annoncé ce dimanche un de ses ministres, alors que le pays subit encore les conséquences d’un scandale de corruption.
« Le président a décidé que nous avions besoin de faire des économies en allégeant notre délégation. Le Malawi doit se relever du Cashgate, des inondations et du manque d’aide internationale. Nous sommes seuls », a déclaré le chef de la diplomatie malawite, George Chaponda dans un communiqué.
C’est le ministre des AE qui conduira la délégation du Malawi qui comprend quatre membres, lors du sommet de la Communauté de Développement des Etats d’Afrique Australe (SADC), qui débute ce lundi au Botswana.
L’affaire Cashgate concerne quelque 30 millions de dollars qui ont été dérobés des caisses de l’Etat, entraînant la suspension de l’aide de nombreux pays étrangers au Malawi, pour un montant de l’ordre de 150 millions de dollars, au moment où le budget du Malawi dépend à 40% de l’aide étrangère. Selon Chaponda, le Malawi, l’un des pays les plus pauvres du monde, « traverse une période difficile » après la suspension de l’aide internationale.
Le Cashgate avait été également à l’origine de la défaite de l’ex-présidente du pays, Joyce Banda aux élections de mai 2014, au profit de son adversaire Peter Mutharika.
Connu pour son habitude de se faire accompagner par d’importantes délégations lors de ses déplacements à l’étranger, le président Mutharika avait prévu au départ de se rendre au Botswana avec une trentaine de personnes. En décembre, il avait « remis à plus tard » la forte hausse de son salaire mais avait maintenu une augmentation de 168% pour ses 20 ministres et multiplié par cinq fois le salaire des parlementaires.
Affecté par le retrait de l’aide internationale, le pays a également dû faire face en début de cette année, à d’importantes inondations qui avaient fait 176 morts et 200 .000 sinistrés.
Les bailleurs internationaux conditionnent le retour de l’aide à des mesures fortes de la part du gouvernement malawite pour empêcher de nouveaux détournements massifs des fonds publics.