Le capitaine Dadis Camara, l’ex-chef de la junte militaire guinéenne, a été empêché mercredi de se rendre en Guinée, où il voulait se présenter devant la justice, se disculper et déposer son dossier de candidature pour la présidentielle, selon son parti, le FPDD.
L’avion de Moussa Dadis Camara, qui vit en exil au Burkina Faso depuis 2010, est parti de Ouagadougou et devait faire escale à Abidjan, capitale économique ivoirienne, avant de repartir vers la Guinée.
Mais les autorités ivoiriennes ont interdit son escale, et l’avion a été dérouté vers le Ghana, selon Maxime Manimou, porte-parole du Front patriotique pour la démocratie et le développement (FPDD), le parti du capitaine Camara.
Le porte-parole du gouvernement guinéen, Albert Damantang Camara, a démenti mercredi toute implication des autorités guinéennes dans ces développements. Aucun commentaire n’a pu être obtenu non plus auprès des autorités ivoiriennes et ghanéennes.
Moussa Dadis Camara, alors capitaine, s’est maintenu au pouvoir en Guinée pendant près d’un an à la tête d’une junte militaire qui a pris les commandes en 2008 à la mort du président Lansana Conté, qui a dirigé le pays pendant 24 ans.
Moussa Dadis Camara a été inculpé le 8 juillet dernier à Ouagadougou pour complicité d’assassinats, séquestrations, viols, coups et blessures par des magistrats guinéens qui enquêtaient sur le massacre d’au moins 157 opposants à Conakry le 28 septembre 2009.
M.Manimou soupçonne les autorités guinéennes de bloquer le retour de Camara en Guinée afin de l’empêcher de se présenter à l’élection présidentielle, dont le premier tour est prévu le 11 octobre.
En juin, l’ex-chef de la junte avait scellé une alliance électorale surprise avec Cellou Dalein Diallo, chef de l’Union des forces démocratiques de Guinée, le principal parti de l’opposition guinéenne.
Dadis Camara devrait retourner à Ouagadougou dans les prochaines heures, selon Manimou. A Conakry, des échauffourées ont éclaté mercredi soir entre les forces de l’ordre et des partisans du capitaine Camara après l’annonce que ce dernier ne viendrait plus.
Des militants du FPDD, venus l’accueillir, ont bloqué les accès au parking de l’aéroport et ont jeté des pierres sur les forces de l’ordre avant d’être dispersés à coup de matraques et de gaz lacrymogène.