Des heurts se sont produits jeudi à Abidjan et dans plusieurs autres villes du pays, au cours de manifestations organisées pour protester contre la candidature du président Alassane Ouattara à l’élection présidentielle du 25 octobre, causant la mort d’une personne, plusieurs blessés et la destruction de biens matériels.
La veille, le Conseil Constitutionnel ivoirien avait rendu publique la liste définitive des dix candidats, autorisant notamment M. Ouattara à briguer un deuxième mandat face à une opposition divisée.
Une partie de l’opposition favorable à l’ancien président Laurent Gbagbo, détenu à la Haye, et qui conteste l’éligibilité de M. Ouattara, avait appelé à des marches jeudi.
Les principales échauffourées se sont produites dans la région natale de M. Gbagbo. Des jeunes ont érigé des barrages à Gagnoa (230 km au nord-ouest d’Abidjan), sa ville natale, ainsi qu’au niveau de plusieurs carrefours des environs, bloquant la circulation. Plus d’une cinquantaine de véhicules en partance pour Abidjan ont été obligés soit de rester à l’entrée de la ville ou de rebrousser chemin.
A Bayota, à une cinquantaine de kilomètres plus loin, des échauffourées entre transporteurs routiers et des jeunes ont fait au moins un blessé grave parmi les transporteurs.
D’autres affrontements très violents entre individus armés de couteaux, de gourdins et de pierres ont également eu lieu dans la localité voisine de Logouata, où un homme âgé du village a été tué et des maisons incendiées. Plusieurs blessés ont été transportés à l’hôpital de Sinfra.
Idem dans la ville de Bonoua, 60 km à l’est d’Abidjan, ville d’origine de Simone Gbagbo, l’épouse de l’ex-président qui purge une peine de 20 ans de prison, où des manifestants ont paralysé une partie de la ville.
Des jeunes qui s’y sont affrontés à coups de pierres ont été dispersés par la police qui est intervenue en utilisant du gaz lacrymogène. Il y a eu de nombreux blessés, a expliqué un habitant de Bonoua. Des informations qui ont été confirmées dans leur totalité par une source sécuritaire ayant requis l’anonymat.
A Yopougon, quartier populaire pro-Gbagbo de l’ouest d’Abidjan, un bus et un mini-bus communément appelés «gbaka » ont été incendiés et un autre caillassé, ont constaté des témoins.
Le ministre de l’Intérieur Hamed Bakayoko avait mis en garde lundi contre tout désordre, assurant que « les moyens pour que ce scrutin soit sécurisé et apaisé » seraient « mis en place ».