Les casques bleus de l’ONU et les troupes françaises déployés au Mali témoignent d’un renforcement des groupes insurgés maliens par l’arrivée de combattants volontaires étrangers, ce qui fait craindre aux autorités maliennes un remake des sanglants événements de 2012 au nord du pays.
L’inquiétude monte en coulisses au Mali, où la crainte est de voir les les miliciens de la Coordination des Mouvements de l’Azawad (CMA) et de la Plateforme « dépassés par leurs alliés extrémistes » venus de Libye ou d’Algérie, comme cela a été le cas lors de la rébellion de 2012.
« Plusieurs colonnes de pick-up, des groupes terroristes sont arrivées ces dernières semaines dans la région de Kidal », signale un officier de la mission des Nations unies au Mali « MINUSMA».
Après avoir subi une lourde défaite, mi-août à Anefis, face aux groupes pro-gouvernementales, les miliciens de l’Azawad (CMA) « ont ratissé très large pour obtenir des renforts », poursuit l’officier onusien. Leurs rivaux de la «Plateforme», une alliance pro-gouvernementale, affirment être convaincus que « la CMA est aidée par les militants d’Ansar Dine et d’Al Qaïda au Maghreb islamique».
« Accusations mensongères », rétorque la CMA, qui accuse en retour la Plateforme de faire appel aux djihadistes du Mujao pour reprendre du terrain. « Un proche du chef djihadiste Mokhtar Belmokhtar a été tué ce vendredi par nos combattants. Son convoi sillonnait, ces derniers jours, la zone d’Inafaragh, arborant le drapeau islamique », assure la Coordination qui a repris Anéfis vendredi dernier.
Ces mouvements de combattants et de Djihadistes « confirmés par des images aériennes de l’opération française Barkhane », risquent de compliquer les missions antiterroristes dans la zone. Les casques bleus craignent, pour leur part, une recrudescence des attaques contre leurs convois.
Une nouvelle embuscade tendue « par des hommes armés non identifiés » contre la force onusienne, le 11 septembre dernier, a porté le nombre de blessés graves à 126, depuis le début de son mandat.