Le président du Sénat du Nigeria, Bukola Saraki, est poursuivi pour treize chefs d’accusation, allant de la possession illégale d’actifs à la fausse déclaration de patrimoine.
Convoquée devant un tribunal, Saraki, la troisième personnalité du pays a refusé de comparaître et c’est un mandat d’amener qui vient d’être délivré à la police pour aller le chercher.
Les accusations sont portées par l’Agence anticorruption qui épingle ainsi le président du Sénat sur certains de ses actifs – acquis entre 2003 et 2011 – qu’il aurait omis de déclarer.
L’ancien gouverneur de l’État de Kwara aurait également acquis des actifs au-delà de ce que lui permet la loi et aurait des comptes à l’étranger. « On se réveille 13 ans après pour me demander des comptes. Il ne fait pas de doute que l’intention est malveillante », a réagi l’intéressé.
Cependant, face au refus de Bukola Saraki de comparaître devant la Cour, le juge a dû délivrer un mandat d’amener à la police, précisant qu’en raison de son statut, le président Bukola Saraki devait respecter la Constitution du pays qu’il a juré de servir.
Par ailleurs, le président Muhammadu Buhari qui a axé une partie de sa campagne électorale sur la lutte contre la corruption et sur la probité politique, a aussitôt pris ses distances avec le numéro 3 du pays qui est de surcroit un membre de sa famille politique.
Rappelons que depuis l’accession de Bukola Saraki à la présidence du Sénat, en juin dernier, les relations entre les deux hommes sont tendues et toutes les tentatives pour une rencontre ont été vaines. Il faut aussi dire que Bukola Saraki est à couteaux tirés avec son parti depuis qu’il s’est présenté à la présidence du Sénat, contre l’avis de ce dernier.
Le président Buhari et son vice-président, Yemi Osibajo, ont, quant à eux, rendu publics leurs patrimoines. Il est estimé, pour le président nigérian, à 136 000 euros et aucun compte à l’étranger.