La société belge KKO International veut faire de sa plantation en Côte d’Ivoire, la plus vaste au monde, ses dirigeants entendant pour ce faire, lever 9 millions d’euros en bourse à Paris et à Bruxelles d’ici à la mi-octobre.
A travers sa filiale Solea, KKO International exploite déjà 1.000 hectares en Côte d’Ivoire, dont 850 plantés, et se fixe pour objectif d’étendre sa plantation à 3.500 ha dont 3.000 plantés d’ici fin 2017, a indiqué Benoit Villers, administrateur de la holding belge. « Ce sera la plus grande plantation de cacao dans le monde », a-t-il affirmé, tout en précisant qu’actuellement avec 850 hectares, sa plantation est déjà la première de Côte d’Ivoire.
Avec l’introduction en bourse lancée la semaine dernière, KKO International vise une levée de fonds initiale de près de 9 millions d’euros net, qu’elle compte principalement utiliser pour obtenir de nouveaux droits fonciers.
Le développement de Solea repose sur la location en fermage des terres qui appartiennent aux communautés locales. La durée des baux correspond à la durée de vie d’un cacaoyer, de l’ordre de 35 ans. Quand les premières récoltes commenceront à générer des revenus, 5% du chiffre d’affaires sera reversé aux propriétaires.
M.Villers estime que dans cette « industrie extrêmement fragmentée », qui compte 4 à 6 millions de petits planteurs dans le monde, ce projet devrait « redéfinir la géographie du cacao et la façon de produire le cacao ».
Solea veut aussi doper la production des cacaoyers africains, limitée par les saisons sèches qui provoquent un stress hydrique et empêchent l’arbre de produire plus de 6 mois par an.
Avec une variété de semences développée par le Centre national de recherche agronomique (CNRA) ivoirien et l’usage de techniques de « fertigation » (irrigation goutte-à-goutte et ajouts d’engrais solubles), « on augmente très largement les rendements », résume Rémy Allemane, PDG de Solea et administrateur de KKO International.
Au Ghana, l’expérimentation de cette technique a permis de récolter l’équivalent de 8 tonnes de fèves à l’hectare, mais « ça n’a jamais été fait à grande échelle sur le territoire ivoirien », tempère-t-il.
D’autres tests ont mis en évidence une augmentation de 10 à 15% de la masse graisseuse des fèves, plus recherchée par les industriels que la matière sèche, donc plus valorisée. Ces perspectives ont déjà convaincu la plupart des créanciers de KKO International de convertir leurs investissements en actions nouvelles.