Djibrill Bassolé, ex-ministre des Affaires étrangères du président burkinabé Blaise Compaoré, qui comptait se présenter aux élections présidentielles du 11 octobre prochain, a été arrêté mardi à Ouagadougou pour des raisons « en lien avec le putsch » du 17 septembre, apprend-on de sources sécuritaires à Ouagadougou.
« Il a été arrêté à son domicile près (du ministère) des Affaires étrangères. C’est en lien avec le coup d’Etat » du 17 septembre, selon une source militaire.
Il fait partie des 14 personnes, dont les avoirs ont été gelés samedi par la justice burkinabè, qui a aussi gelé ceux de quatre partis, dont le Congrès pour la Démocratie et le Progrès (CDP), le parti de Compaoré.
Parmi les personnalités visées par le gel des avoirs, figurent notamment le général Gilbert Diendéré, meneur du putsch avorté, son épouse Fatou Diallo Diendéré, ex-députée du CDP, et Sidi Pare, ministre délégué à la Sécurité, destitué de ses fonctions vendredi car soupçonné de collusion avec les putschistes.
Le Conseil constitutionnel avait rejeté début septembre la candidature de M. Bassolé en application d’une loi électorale très controversée votée en avril rendant « inéligibles » tous ceux qui ont soutenu un « changement inconstitutionnel ».
Le Conseil constitutionnel l’a reconnu coupables d’avoir participé au Conseil de ministres ayant adopté le projet de loi de révision de la Constitution qui devait permettre à Compaoré de se maintenir au pouvoir, projet qui avait finalement été fatal au régime.
Une des revendications des putschistes étaient des élections « inclusives », c’est à dire qui autorisent les candidatures d’anciennes personnalités du régime Compaoré.