Le conseil des ministres algérien a approuvé mardi, le projet de loi de finances 2016 qui prévoit entre autres, une baisse de 4% des recettes budgétaires suite à la chute des cours mondiaux du pétrole, la principale ressource de l’Algérie qui a perdu près de 50% des revenus tirés des hydrocarbures.
Ce projet table sur une croissance de 4,6%, une inflation contenue à 4%, des recettes budgétaires de 4.952,7 milliards de dinars algériens (41 milliards d’euros), soit une baisse de 4% par rapport à 2015, alors que les dépenses budgétaires du pays diminueront de 9%, précise un communiqué diffusé à l’issue de la réunion du Conseil des ministres.
Le président Abdelaziz Bouteflika qui a présidé cette réunion a estimé que « les pouvoirs publics doivent expliquer davantage à la population la gravité de la conjoncture financière que traverse le pays, ainsi que le caractère unique au monde des dépenses publiques d’investissements et des transferts sociaux ».
L’Algérie tire plus de 95% de ses recettes extérieures du pétrole et la fiscalité de l’or noir représente 60% de son budget.
Le budget est calculé sur la base d’un prix théorique de référence de 37 dollars le baril de pétrole et de 50 dollars sur le marché. La différence est versée dans un fonds de régulation des recettes qui sert à financer le déficit budgétaire et des mesures urgentes du gouvernement.
Le solde global du Trésor affichera un déficit de 2.452 mds de dinars (plus de 20 milliards d’euros) alors que le Fonds de régulation des recettes (FRR) conservera 1.797 mds de dinars (plus de 15 milliards d’euros) de réserves à fin 2016.
Cependant, malgré ces tensions financières, les transferts sociaux vont connaître une hausse de 7,5% pour atteindre 23% du budget de l’Etat.
Par ailleurs, selon les chiffres présentés par le ministre de l’Energie, Salah Khebri, lors de la réunion, la production algérienne d’hydrocarbures sera portée à 195 millions de tonnes équivalent pétrole (TEP) en 2015 ce qui permettra d’augmenter les exportations de gaz et de pétrole de 4,1% sur cette année.
Au cours de cette réunion, un avant-projet de loi en faveur des investissements étrangers a été également présenté. Le projet prévoit de nouvelles facilitations notamment en faveur des investisseurs étrangers et des partenariats.