La Commission électorale nationale indépendante en Guinée Conakry (CENI) a assuré ce mercredi, être en mesure de tenir la présidentielle à la date prévue, dimanche 11 octobre, alors que l’opposition continue à demander son report, en raison de certains dysfonctionnements et anomalies qu’elle a constatés.
Une annonce faite au moment où on entame la dernière ligne droite de la campagne des principaux candidats, dont le président sortant, Alpha Condé, qui après une tournée à l’intérieur du pays, s’apprête à regagner la capitale Conakry.
« L’état des préparatifs du scrutin du 11 octobre est largement satisfaisant », a déclaré le porte-parole de la Céni, Amadou Salif Kébé, au cours d’une conférence de presse à Conakry, précisant que rien à leur niveau ne leur dit qu’ils ne pouvaient pas aller aux élections le 11 octobre.
Interrogé sur la position de la Céni quant à la demande de l’opposition d’un report d’au moins une semaine, notamment en raison de doutes sur la fiabilité des listes électorales et de problèmes de distribution des cartes d’électeur, Kébé a cependant indiqué qu’elle n’en avait pas encore délibéré mais qu’elle se prononcerait avant le scrutin.
« Pour ce qui concerne la distribution des cartes d’électeur, nous avons des fortunes diverses », a-t-il reconnu, précisant que pour certaines régions, ça va jusqu’à 80 %, pour d’autres, elles sont à 45 %, d’autres à 50 %. Et ce à quatre jours du vote.
« En termes de matériel électoral dans les bureaux de vote, les cinq communes de Conakry, qui sont les dernières à être servies, sont en train d’être servies », a-t-il souligné.
La demande de report émane de l’ensemble des sept candidats en lice face au président Condé, mais l’opposition a néanmoins exclu de boycotter l’élection, comme elle en a laissé planer la menace.
Les deux précédents scrutins en Guinée, la présidentielle de 2010 et les législatives de 2013, ont été émaillés de violences et d’accusations de fraude.
Alpha Condé, ancien opposant qui a connu la prison, est le premier président démocratiquement élu dans cette ex-colonie française, dirigée jusqu’alors par des pouvoirs autoritaires ou dictatoriaux.