Les enquêteurs maliens sont « sur plusieurs pistes » dans leurs investigations visant à identifier les commanditaires, des complices éventuels et les auteurs de la sanglante prise d’otages de vendredi, à l’hôtel Radisson Blu de Bamako, précise lundi une source policière.
« Nous sommes sur plusieurs pistes, mais nous ne ferons pas de déclaration» à ce sujet, a confié un responsable sécuritaire malien, précisant qu’à l’intérieur de l’hôtel Radisson Blu, théâtre de l’attaque, des objets récupérés donnent de précieuses indications aux enquêteurs.
Samedi, une source sécuritaire malienne avait indiqué que trois personnes soupçonnées d’être liées à l’attaque étaient « activement » recherchées.
Le Radisson Blu, établissement chic fréquenté par des diplomates, hommes d’affaires et autres expatriés, a été attaqué dans la matinée du vendredi dernier par des hommes armés qui y ont pris en otage quelque 170 personnes, dont des clients et les employés de l’hôtel.
Les forces maliennes sont intervenues, avec l’appui de forces de l’ONU, de la France et des Etats-Unis, pour libérer plusieurs dizaines d’otages, mais selon un bilan « définitif » annoncé par le gouvernement malien, l’attaque a fait 19 morts: 18 clients et un gendarme malien, ainsi que deux assaillants tués.
Dans un communiqué publié samedi, la Mission de l’ONU au Mali (Minusma) a parlé d’un bilan global de « 22 personnes tuées, dont deux assaillants » ainsi que de « six blessés graves et de nombreux blessés légers ».
L’assaut avait été revendiqué dès vendredi par le groupe djihadiste Al-Mourabitoune, du terroriste algérien Mokhtar Belmokhtar, qui a indiqué qu’il s’agissait d’une opération conjointe avec Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).
Un groupe djihadiste du centre du Mali, le Front de libération du Macina (FLM) a revendiqué à son tour dimanche soir, l’attaque meurtrière du vendredi contre ce grand hôtel de Bamako, affirmant qu’en plus des deux assaillants tués, trois autres ont pu s’échapper. L’attaque aurait été menée selon un communiqué du FLM, avec la collaboration de Ansar Dine un groupe djihadiste du nord du Mali.
L’Attaque contre le Radisson Blu a été menée en représailles «contre les attaques des forces (françaises) Barkhane qui visent certains éléments du FLM et Ansar Dine à l’aide de l’armée malienne et le soutien de certains pays occidentaux », a indiqué le porte-parole du FLM, précisant qu’elle a été menée par un commando de cinq personnes, dont « trois sont sortis sains et saufs ».
En revanche, Belmokhtar a revendiqué l’attaque dans un nouvel enregistrement sonore en arabe diffusé sur Al-Jazira, assurant que les assaillants étaient au nombre de deux.
En raison de l’attaque, l’état d’urgence – interdisant théoriquement réunions publiques, rassemblements et manifestations de rue de nature à troubler l’ordre public – a été décrété vendredi soir pour dix jours dans l’ensemble du pays, qui observera à partir de ce lundi un deuil national de trois jours.