Un juge sud-africain a décidé de lever le moratoire sur la vente des cornes de rhinocéros entré en vigueur en 2009, pour lutter contre le braconnage qui décime cette espèce de la faune sauvage.
« Le moratoire sur la vente des cornes de rhinocéros sur le marché sud-africain est suspendu par le présent jugement », a annoncé le juge Francis Legodi au tribunal de Pretoria.
La décision, qui interrompe – provisoirement sans doute – un débat engagé depuis quelques années entre opposants et partisans de la légalisation, ne remet pas en cause le moratoire sur le fond mais estime que sa mise en place n’a pas suivi la bonne procédure.
Des éleveurs sud-africains de rhinocéros avaient saisi la justice en septembre pour obtenir le droit de vendre légalement les cornes de ces animaux, estimant que cette mesure permettrait de porter un coup dur au braconnage.
La décision du tribunal pourrait en effet pousser le gouvernement sud-africain à plaider pour une levée de l’interdiction mondiale du commerce des cornes de rhinocéros, une mesure qui permettrait de mieux l’encadrer, lors du congrès de la Cites (Convention sur le commerce d’espèces sauvages menacées) prévu l’an prochain à Johannesburg.
« C’est un succès total, il n’y a plus d’interdiction de vendre de la corne de rhinocéros » en Afrique du Sud s’est félicité GF Heyns, l’avocat d’un des plaignants.Depuis la mise en place du moratoire en 2009, le braconnage a explosé dans le pays qui abrite 80% des rhinos survivant dans le monde.
En 2014, 1.215 rhinos ont été massacrés, pour la plupart dans le célèbre parc Kruger. Le trafic alimente un marché clandestin de la médecine traditionnelle asiatique, notamment au Vietnam et en Chine, où l’on prête des vertus thérapeutiques à la poudre de corne.