Les Burkinabès sont banchés sur les écrans de la télévision publique pour suivre la diffusion des premiers résultats provisoires de la présidentielle attendus ce lundi en fin de journée, au lendemain du vote pour l’élection présidentielle couplée des législatives.
L’opération de dépouillement des bulletins de vote a commencé par l’élection présidentielle. « On a préféré commencer le dépouillement par les présidentielles, explique Ablassé Congo, le président d’un bureau de vote. Là on est en train de faire les procès-verbaux et tout de suite on va entamer le dépouillement des législatives ».
Après la compilation des résultats des 17 000 bureaux de vote, la Commission électorale nationale indépendante (CENI) procédera à la publication des résultats provisoires de l’élection présidentielle au cours de la journée de ce lundi.
Le président Kafando a déclaré que cette journée est une « victoire pour la transition et pour le peuple burkinabè ».
Le président, tout comme celui du Parlement de transition Chérif Sy, ainsi que le Premier ministre Isaac Zida ont été vraisemblablement soulagés de voir enfin les Burkinabès se rendre aux urnes pour clore la page de la transition politique dans le pays qui a été un moment clé de l’histoire du Burkina Faso, mais surtout un moment périlleux avec cette tentative de putsch conduite par le général Diendéré en septembre dernier.
Globalement, le scrutin s’est bien déroulé dans l’ensemble du pays. Près de 86% des bureaux de vote ont ouvert dès 6h15, selon la CODEL, la société civile qui avait déployé 6 000 observateurs dans l’ensemble du pays. La CODEL a relevé une cinquantaine d’incidents mineurs qu’elle a d’ailleurs signalés à la Commission électorale.
Parmi ces incidents, il y a des bureaux de vote qui ont ouvert leurs portes avec quelques heures de retard. Dans le quartier Yamtenga, à la mi-journée, dans l’une des écoles, les électeurs arrivés dès six heures dimanche matin, ont dû patienter jusqu’à 15 heures pour voir les personnels de la Céni apporter les urnes et les bulletins de vote. On a frôlé l’émeute et il a fallu que le ministre de la Sécurité en personne se déplace pour calmer les quelque 800 électeurs concernés par ce retard.
Ces quelques couacs ne remettent pas en cause la bonne impression qu’ont jusqu’ici les observateurs sur le déroulement scrutin.