La situation en Libye est « incontestablement le grand dossier des mois qui viennent », a averti le Premier ministre français Manuel Valls.
« Le terrorisme, cette idéologie totalitaire, mute en permanence », a prévenu le chef du gouvernement français qui laisse entendre que des combattants de l’organisation EI ont commencé à quitter Irak et Syrie pour poursuivre le combat en Libye. Un pays où le groupe est déjà présent depuis un certain temps.
Le ministère français de la Défense ne cesse de tirer la sonnette d’alarme, avertissant que les mouvements jihadistes se développent en Libye, menaçant ses voisins d’Afrique du Nord, les pays du Sahel, et les Etats européens.
« Alors que l’organisation Etat islamique perd petit à petit des portions de terrain en Irak et en Syrie, nous constatons un retour de jihadistes libyens, dans leur pays, mais nous savons aussi que des Maghrébins qui avaient pour projet de se rendre en Syrie, rejoignent les rangs des jihadistes libyens », assure-t-on dans l’entourage de Jean-Yves Le Drian.
Il y a une quinzaine de jours, deux Français soupçonnés d’avoir voulu se rendre dans les camps d’entrainement de l’organisation en Libye, ont été arrêtés. L’organisation Etat islamique serait présente dans le pays avec 3 000 hommes, leur bastion reste la ville de Syrte, sur la côte méditerranéenne.
Selon l’ONU, 1 000 à 1 500 Tunisiens feraient également partie de l’organisation en Libye. « Nous attendons un gouvernement d’union nationale depuis 2014. Ensemble, toutes les forces libyennes pourraient chasser l’organisation. Pour que les choses bougent, il faudra un accord politique entre les gouvernements de Tripoli et Tobrouk », martèle-t-on au département de la Défense à Paris.
En attendant, la Tunisie a fait creuser une tranchée de 225 kilomètres à sa frontière libyenne et les marines européennes patrouillent au large des côtes libyennes, officiellement dans le cadre de la lutte contre les filières d’immigrations clandestines.
En Algérie, des représentants de l’Egypte, du Soudan, du Niger, du Tchad et de la Tunisie étaient réunis ce mardi pour discuter de la crise libyenne, en présence du nouveau représentant spécial du secrétaire général des Nations unies pour la Libye, Martin Kobler.
Le ministre algérien des Affaires africaines, Abdelkader Messahel, a rappelé l’urgence de trouver une solution politique à la crise libyenne. Avec 1.000 kilomètres de frontière commune avec la Libye, l’Algérie veut à tout prix éviter la contagion d’une violence généralisée.