L’ONG Refugees International a dénoncé dans un rapport publié lundi, le recrutement par des « groupes armés » de ressortissants du Burundi réfugiés dans le camp de Mahama au Rwanda, parmi lesquels des enfants, tout en appelant la communauté internationale à des sanctions contre les responsables de ces actes.
Le gouvernement burundais avait déjà reproché au Rwanda d’accueillir des opposants burundais et de tolérer le recrutement d’opposants dans ces camps, mais ces allégations avaient été démenties par les ministre rwandaises des Affaires étrangères, Louise Mushikiwabo, et des Réfugiés, Séraphine Mukantabana.
Dans ce rapport intitulé « Droit d’asile mis à mal : recrutement de réfugiés burundais au Rwanda » l’organisation Refugees International pointe du doigt le « recrutement de réfugiés burundais, dont des enfants, à l’intérieur du camp de réfugiés de Mahama (dans le sud-est du Rwanda), par des groupes armés non-étatiques».
« L’armement des réfugiés burundais au Rwanda représenterait non seulement une grave violation du droit international, mais aussi une grave menace pour la paix au Burundi et l’ensemble de la région », a mis en garde Michael Boyce, l’un des rédacteurs du rapport.
L’ONG appelle le Rwanda, accusé par le Burundi de soutenir un embryon de rébellion, à s’assurer que « tout recrutement de réfugiés cesse immédiatement », et exhorte aussi l’Union africaine et l’ONU « à sanctionner les acteurs qu’ils soient burundais ou rwandais ».
Le rapport fait état de « menaces verbales et écrites, de harcèlement, d’intimidations et d’agressions physiques à l’encontre des réfugiés qui refusent d’être enrôlés ». Certains réfugiés burundais assurent même avoir été menacés d’arrestation par des responsables rwandais après s’être plaints des tentatives de les enrôler de force.