Le nouveau président du Burkina Faso, Roch marc Christian Kaboré a prêté serment mardi à Ouagadougou, en présence de nombreux chefs d’Etats et de gouvernements de la sous-région.
Premier président élu de l’histoire du pays des hommes intègres marquée par de nombreux coups d’Etat, Roch Marc Christian Kaboré est pourtant un ex-baron du régime Compaoré qui a été renversé suite à une insurrection générale en 2014.
Populaire et consensuel, l’homme saura-t-il faire preuve d’imagination pour répondre aux aspirations de la jeunesse qui a mis à terre son ancien mentor ?
Le palais de Kosyam a désormais un nouveau locataire. Vainqueur de l’élection présidentielle du 29 novembre qu’il a remportée dès le premier tour avec un score historique de 53%, le nouveau président du Burkina Faso, Kaboré, 58 ans, a la réputation d’être un homme de dialogue, consensuel et capable de s’élever au-dessus des intérêts partisans. Cela tombe bien car le président Kaboré qui prend les rênes du pouvoir 14 mois après l’insurrection populaire qui a renversé l’ancien régime et a poussé à la fuite son leader Blaise Compaoré, est aujourd’hui appelé à réconcilier les Burkinabè et les aider à tourner l’une des pages les plus douloureuses de leur histoire.
C’est donc en proposant le changement dans la continuité que Roch Kaboré s’est fait élire à la présidence. Pendant la campagne électorale, l’homme avait mis en avant sa longue expérience dans la gestion des affaires de l’Etat, faisant habilement oublier sa proximité avec le régime déchu de Compaoré.
Fin stratège, Roch Marc Christian Kaboré a appris la politique dans le berceau. Né en 1957, ce catholique pratiquant, issu de l’ethnie majoritaire du Burkina, les Mossis, est le fils d’un ancien ministre des Finances dans le premier gouvernement de l’ancienne Haute-Volta, après l’indépendance. Si les récits de son père l’ont initié très tôt aux us et coutumes de la vie politique nationale, les premiers engagements personnels du jeune Kaboré datent du milieu des années 1970 lorsqu’il débarque en France pour poursuivre ses études universitaires. Il s’implique étroitement dans l’activisme syndical estudiantin, tout en préparant à l’université de Dijon une maîtrise en sciences économiques, puis un diplôme d’études supérieures spécialisées en (DESS) en gestion.