Douze fidèles ont été tués mercredi dans une mosquée de la région de l’Extrême-Nord du Cameroun lorsqu’un kamikaze s’est fait exploser pendant la prière du matin, dans un nouvel attentat-suicide portant la signature de la secte islamiste nigériane Boko Haram.
L’attentat a visé la mosquée de Kouyape, un petit village de l’arrondissement de Kolofata proche de la frontière avec le Nigeria, dans une zone où Boko Haram, qui a rallié l’organisation Etat islamique (EI), mène régulièrement des attaques, ont indiqué les autorités camerounaises.
« La mosquée de Kouyape a fait l’objet d’une attaque de kamikaze à l’heure de la prière. Le bilan provisoire est de 13 morts (dont le kamikaze, Ndlr) et d’un blessé grave. La mosquée a été pratiquement réduite en cendres », a déclaré à la mi-journée à la radio d’Etat, le gouverneur de la région de l’Extrême-Nord, Midjiyawa Bakari.
Dans la nuit de mardi à mercredi, deux autres personnes ont trouvé la mort dans la même localité lors d’une attaque attribuée à Boko Haram, a-t-on ajouté.
Face aux « actes barbares et lâches de la nébuleuse » Boko Haram, le gouverneur a appelé la population et les responsables locaux à « ne pas baisser la garde ».
Pour sécuriser les mosquées, « une réflexion doit être menée de concert avec les chefs traditionnels, les leaders religieux et les autorités administratives », a-t-il plaidé. Les imams et les chefs traditionnels sont souvent désignés par les islamistes comme des cibles du fait de leur hostilité au jihadisme et à la violence.
Les autorités camerounaises ont par ailleurs, interdit le port du voile intégral dans plusieurs régions du pays, ce vêtement servant régulièrement à dissimuler des ceintures d’explosifs.