Les bailleurs internationaux ont annoncé jeudi, qu’ils allaient cesser de payer les notes d’hôtel où sont hébergés depuis un mois, près de 250 délégués de la rébellion sud-soudanaise qui peinent à s’entendre sur la formation d’un gouvernement d’union nationale, à la veille de l’expiration de l’échéance.
Les Etats-Unis et la « Troïka » (Union européenne, Royaume-Uni et Norvège), parrains historiques de l’indépendance du Soudan du Sud en juillet 2011, ont souligné dans un communiqué avoir « fourni un soutien financier très substantiel » pour acheminer 240 rebelles dans la capitale et les loger au cours du mois écoulé.
Le paiement des notes d’hôtel – estimées à plusieurs dizaines de milliers de dollars – était « exceptionnelle et ponctuelle », afin d’aider à la formation du gouvernement d’unité nationale, rouage-clé du mécanisme de partage du pouvoir prévu par l’accord de paix conclu fin août pour mettre fin à deux ans de guerre civile au Soudan du Sud.
Les garants de l’accord ont fixé jusqu’au 22 janvier le dernier délai au camp du président Salva Kiir et à la rébellion dirigée par son ancien vice-président, Riek Machar pour former ce gouvernement.
« Le processus semble bloqué », regrettent les bailleurs dans leur communiqué, « c’est pourquoi l’aide pour tous ceux à qui est fourni un hébergement à Juba, cessera à cette date » du 22 janvier.
« Cela ne signifie pas que nous allons cesser de soutenir le processus de paix. Les parties ont l’opportunité de montrer leur engagement et de trouver une solution pour permettre à sa mise en place de continuer », expliquent-ils, exhortant « les parties à faire tout leur possible et à agir conformément à la lettre et l’esprit de l’accord de paix pour respecter la date-limite ».
Ils indiquent qu’ils « ne pourront mobiliser une aide extérieure supplémentaire que » si un gouvernement d’union est formé et si « un engagement sincère d’appliquer l’accord est pris ».
Durant près de 18 mois de négociations largement infructueuses, les délégués des deux camps avaient vécu tous frais payés dans des hôtels de luxe d’Addis Abeba, ne signant qu’une série de cessez-le-feu immédiatement violés, alors que leur population continuait de subir de terribles atrocités et la faim.