Dernière ligne droite, avant l’élection présidentielle prévue dimanche 6 mars au Bénin, les différentes communautés religieuses sont très actives et particulièrement l’Eglise biblique du Saint-Esprit, dont le lieu de culte est installé dans le quartier Tanto, à Cotonou.
«Pendant ce moment électoral, les gens sont inquiets. La Bible nous demande alors de ne point nous inquiéter. Dites : «Dieu te donnera la paix, Alléluia et tout se passera bien». » Message de paix et de cohésion nationale signé Josué Ahounou, évêque de l’Eglise biblique du Saint-Esprit. Ces mots, l’évêque les prononce devant les fidèles pendant la messe.
Au cours de la campagne présidentielle, les Eglises jouent leur rôle traditionnel au Bénin. Mais pour le sociologue Dodji Amouzouvi, spécialiste des religions, il faut aussi savoir écouter les messages souterrains. « Les Eglises donnent aux fidèles des consignes plus ou moins claires, explique le sociologue. Plus ou moins déguisées, pour dire : » Votez pour tel, votez pour tel. » Elles le font en se vendant au plus offrant. C’est la foire à l’argent. Les candidats en donnent, en donnent et en donnent. Elles le font pour pouvoir se positionner ou positionner les militants les plus proches, les fidèles les plus actifs. Pour renforcer le pouvoir et toujours revenir capter de l’argent. »
Josué Ahounou le concède en affirmant qu’«il y a des gens qui sont sincères, des pasteurs et hommes de Dieu qui ne courent pas derrière l’argent. Mais ça se passe… je ne dirais pas non. Moi-même dans le passé, je le faisais». «Mais aujourd’hui, ajoute le religieux, j’ai beaucoup grandi, parce que j’ai vu que ça amène des problèmes dans l’Eglise. Et nous voulons respecter aussi la conscience des fidèles».