La «Vanille de Madagascar», connue et reconnue dans le monde entier, vit actuellement des heures difficiles en raison de la recrudescence des vols de gousses sur pied, de la violation des règles de la production, de la récolte et de la conservation, ce qui incite certains opérateurs à vouloir s’enrichir sans respecter les normes.
Madagascar est le leader mondial de la production des gousses de vanille, une filière qui rapporte gros. En 2014, le pays a exporté 2.500 tonnes pour une valeur globale de 118 millions de dollars. Néanmoins, la filière est aujourd’hui en crise.
Ainsi, c’est la qualité de la vanille qui en pâtit et, avec elle, l’avenir de milliers de petits producteurs. Les différents acteurs de la culture de la vanille se sont réunis, vendredi 11 mars à Antananarivo, pour trouver des solutions et éviter ainsi la débâcle à la filière.
«C’est un savoir-faire qui est en train de se perdre. On a besoin de professionnalisation, que chacun assume ses responsabilités », souligne Irène Souchaud, présidente de la Plateforme Nationale de la Vanille, qui lance un appel de détresse pour pérenniser la filière.
Cueillies trop tôt, séchées artificiellement, mises sous vide non-conformes, les gousses perdent de leur qualité.
Mais vu le prix d’achat élevé du kilo de vanille qui avoisine les 220 dollars sur le marché local, les petits producteurs se soucient peu de la qualité de leurs produits. A l’export, cette vanille sera revendue beaucoup moins chère à un prix moyen de 65 dollars le kilo seulement.
Le ministre malgache du Commerce et de la Consommation Henri Rabesahala a précisé que «la problématique de la vanille, aujourd’hui, est reliée aux problèmes de blanchiment d’argent qui sont surement reliés avec la filière du bois de rose ».
Pour le ministre il s’agit de «réseaux très larges. Il faut donc trouver et identifier les sources de ce blanchiment et attaquer les problèmes à ce niveau-là ».