Le gouvernement algérien, visiblement mécontent de la médiatisation faite par les médias français à son encontre dans l’affaire des Panama Papers, s’est laissé emporter en convoquant l’ambassadeur de France à Alger qui lui a été demandé de s’expliquer sur ce qu’Alger considère une « campagne hostile » à son encontre.
Depuis maintenant près d’une semaine, la presse mondiale se délecte des informations sur la fraude et l’évasion fiscale révélées par les Panama Papers. De nombreux dirigeants et personnalités célèbres au niveau international ont d’ailleurs fait les gros titres des journaux sur leurs supposés comptes offshores.
L’Algérie, qui est l’un des pays concernés par cette affaire, ne voit pas du tout la chose de cet angle. Le ministre des Affaires Etrangères algérien, Ramtane Lamamra, s’est en effet empressé jeudi de convoquer l’ambassadeur de France à Alger. Une initiative peu commune qui avait pour but d’aviser la France sur la position hostile à son égard qu’entretiennent certains médias de l’Hexagone dans cette affaire.
Pour rappel, le ministre de l’Industrie algérien Abdeslam Bouchouareb, dont l’implication dans une dissimulation d’argent présumée a été révélée par la quotidien français le Monde, fait face à une vigoureuse campagne de médiatisation à son encontre. Il aurait caché pas mois de 700 000 euros dans des comptes Offshore afin d‘échapper au fisc. Cette affaire tombe d’autant plus mal que l’Algérie passe par une mauvaise conjoncture économique.
Pour les observateurs, la position d’Alger à ce niveau est compréhensible dans le sens où n’importe quel événement en rapport avec la situation socio-économique du pays peut vite dégénérer en crise et déstabiliser le régime en place.
Le gouvernement a en effet réduit drastiquement son budget et adopté de nombreuses mesures impopulaires pour réduire ses dépenses. Ainsi, pour éviter toute contestation sociale, le pouvoir essaie depuis la publication des Panama Papers d’étouffer tous les dossiers le concernant.