Le nouveau Premier ministre, Faïez Sarraj qui a débarqué par surprise à Tripoli, est appeler à surmonter de nombreux obstacles et particulièrement l’opposition du chef de gouvernement, Khalifa Ghweil et des chefs rebelles soutenus par les adeptes de l’Etat islamique qui rejettent l’installation à Tripoli, d’un gouvernement d’union nationale imposé de l’extérieur.
Or, une première déconvenue a surgi au septième jour. Mercredi, le premier ministre du gouvernement prétendument démissionnaire, Khalifa Ghweil, a déclaré n’avoir en fait jamais démissionné, mettant en garde Sarraj et son équipe contre toute tentative de prendre possession des sièges des ministères. Une mise en garde qui n’est de nature à ébranler le scénario mis au point par les Nations unies pour installer le gouvernement de Sarraj au pouvoir.
Le chef du gouvernement d’union nationale garde le privilège d’être reconnu et soutenu par la communauté internationale. Le président français, François Hollande et la chancelière allemande, Angela Merkel ont réaffirmé ce week-end, leur soutien à Faïez Sarraj. Les Américains eux qui ne veulent pas intervenir en Libye, n’entendent pas cependant laisser le champ libre à l’Etat islamique.
Le Premier ministre soutenu par les puissances occidentales devrait également surmonter l’obstacle de son investiture par l’Assemblée nationale qui siège à Tobrouk, à des centaines de kilomètres à l’est de Tripoli. Seule cette instance législative est habilitée à légaliser le gouvernement de Sarraj. Après avoir échoué à le faire une demi-douzaine de fois (quorum non atteint, obstruction au vote…), l’Assemblée doit se réunir à nouveau le 12 avril.
L’un des points de blocage reste le sort du général Haftar, le chef de l’armée nationale libyenne (ANL), figure populaire de la Cyrénaïque et champion du camp ant-islamiste. Si l’Assemblée de Tobrouk n’obtient pas les assurances du maintien du général Haftar à la tête de l’armée, il est fort probable qu’elle refusera l’investiture au nouveau gouvernement.