Le parlement sud-africain a été ce mardi, le théâtre d’une bagarre opposant encore une fois les députés de la gauche radicale sud-africaine qui ne cesse de réclamer la démission du président Jacob Zuma et le service d’ordre du Parlement.
Vêtus de leurs traditionnelles combinaisons rouges de mineurs, les parlementaires des Combattants pour la liberté économique (EFF, opposition) ont perturbé le début de la séance en exigeant à nouveau le départ du président Zuma mais ils ont été cette fois-ci, violemment chassés de l’Assemblée par les agents de sécurité du parlement.
«Le président a brisé son serment, il a délibérément violé la Constitution. C’est Zuma qui devrait partir», ont-ils scandé avant de donner des coups de poing et de jeter des bouteilles d’eau aux forces de sécurité qui venaient les expulser.
Cet incident s’est déroulé en présence du président Zuma, qui est intervenu quelques minutes avant la séance de questions-réponses entre les parlementaires et le chef de l’Etat.
Les députés EFF, emmenés par leur leader Julius Malema, demandaient la démission de Jacob Zuma, reconnu coupable d’avoir violé la Constitution et qui ne cesse d’enchaîner les scandales de corruption.
La Cour constitutionnelle sud-africaine a estimé fin mars que le chef de l’état avait violé la Constitution parce qu’il a refusé de rembourser une partie des 20 millions d’euros d’argent public utilisés pour rénover sa résidence privée.
Aussi, la justice doit se prononcer très bientôt sur le rétablissement ou non de près de 800 chefs d’accusation de corruption contre Jacob Zuma, dans une affaire de contrat d’armement.
Mais au-delà des affaires de corruption, le président Jacob Zuma est aussi accusé par l’opposition de miner l’économie sud-africaine, récemment rétrogradée par le FMI, à la troisième place en Afrique selon une étude du cabinet KPMG.
A la sortie du Parlement ce mardi, Julius Malema qui a déjà menacé le mois dernier de «faire partir ce gouvernement à la pointe du fusil» a dit «ne pas être effrayé» par les services de sécurité, promettant de répondre par la violence si les service sont violents.
Même s’il est toujours soutenus par l’ANC son parti, les futures élections municipales pourraient déterminer le sort du président sud-africain. Selon des analystes, une défaite dans une grande métropole pourrait pousser l’ANC à écourter le mandat de Jacob Zuma qui s’achève en 2019.