Suite à un audit commandé par l’Association des exportateurs de noix de cajou de Côte d’Ivoire (AEC-CI), le cabinet d’audit Deloitte a annoncé avoir détecté le détournement de 5 milliards de FCFA dans le secteur de Coton-anacarde.
Les autorités ivoiriennes attendent les résultats d’une enquête plus approfondie avant de se prononcer définitivement sur cette affaire, toutefois des mesures conservatoires ont été prises.
«Suite à un audit de la filière coton-anacarde, le gouvernement a décidé de suspendre le directeur général de cette filière (coton-anacarde) de même que son adjoint pour nécessité d’enquête», avait fait savoir le porte-parole du gouvernement ivoirien, après un récent Conseil des Ministres.
Le présumé détournement touche notamment le Fonds « sacherie export », un fonds alimenté par des prélèvements du Conseil coton-anacarde (CCA); qui est destiné à l’achat d’emballages règlementaires pour l’exportation des noix de cajou.
« Depuis quelque temps déjà, le fonds était au cœur de tensions entre les exportateurs et le CCA, les premiers réclamant d‘être associés à la gestion de ces ressources », affirme Abidjan.net.
Le CCA, selon plusieurs sources, aurait surtaxé les prélèvements qui ont quadruplé en un an. Ils seraient passés de 9,83 CFA le kilogramme de noix en 2014, à 45,33 CFA/Kg, en 2016. Une situation qui n’a pas apaisé les producteurs qui exigent toujours d’être associés à la gestion de leur filière.
En outre, les producteurs dénoncent vigoureusement ces prélèvements qu’ils jugent trop élevés pour un prix d’achat fixé officiellement à 350 FCFA/kg.
Pour l’instant, l’enquête suit son cours, assurent les autorités ivoiriennes, et des mesures seront prises, une fois qu’elle sera terminée, a précisé le porte-parole du gouvernement.
2016 est une année favorable pour la Côte d’Ivoire en matière de production de la noix de cajou. Le pays est désormais classé premier producteur mondial avec une production brute de 725.000 tonnes, d’où une légère progression de 3,2%. Le secteur anacardier emploie 1.5 million de personnes en Côte d’Ivoire.