Les avocats commis d’office pour défendre l’ex-président tchadien Hissène Habré devant un tribunal spécial africain à Dakar, ont fait appel, en fin de semaine dernière, après sa condamnation à perpétuité pour crimes contre l’humanité et crimes de guerre.
«Une décision défavorable a été rendue, il était de notre devoir d’interjeter appel », a déclaré Me Mbaye Sène, un des avocats commis d’office.
Au terme de ce procès, le verdict sera définitif. En cas de condamnation, l’ex-président tchadien (1982-1990) purgera sa peine au Sénégal ou dans un autre pays de l’UA.
Une conférence de presse est annoncée ce lundi à Dakar, par les avocats choisis par Hissène Habré, qui ont boycotté le procès de sa condamnation, conformément aux vœux de leur client.
Marcel Mendy, le porte-parole des Chambres africaines extraordinaires (CAE), créées en vertu d’un accord entre le Sénégal et l’Union africaine (UA) pour juger le président tchadien déchu, a confirmé l’information, indiquant que le procès en appel devrait se conclure en avril 2017.
«Il faut attendre que la Chambre actuelle finisse de traiter la question des intérêts civils», a expliqué Marcel Mendy, faisant allusion à l’indemnisation des victimes. Et de préciser que «la décision est attendue le 31 juillet 2016, donc c’est après cette décision-là que les juges qui vont siéger dans la Chambre d’appel seront désignés». Pour statuer, ces juges disposeront de «sept mois à compter de leur installation officielle en septembre ou octobre», selon le porte-parole des CAE.
Arrêté le 30 juin 2013 au Sénégal où il s’est réfugié en décembre 1990, après avoir été renversé par un de ses anciens collaborateurs, l’actuel président Idriss Deby Itno, Hissène Habré a été reconnu coupable de crimes contre l’humanité, viols, exécutions, esclavage et enlèvement.