Deux semaines après la condamnation de l’ex-président tchadien, Hissène Habré, les avocats préalablement désignés par ses soins, ont dénoncé ce mardi, sa détention arbitraire en Côte d’Ivoire.
Lors d’une conférence de presse mardi, ces avocats, qui ont toujours rejeté la légitimité de la Cour ayant jugé et condamné Habré, ont réaffirmé leur position vis-à-vis du jugement rendu, à l’encontre de leur client. La Cour qui a condamné Hissène Habré, n’était pas légitime, car, ont-il précisé, «l’un des juges ne présentait pas les conditions pour siéger».
L’un des avocats de Hissène Habré, Me Diawara a tenu à préciser devant la presse que la détention de son client est «arbitraire» et sa condamnation à la prison à perpétuité est «illégale».
«Comme nous l’avons dit dès le début, il se pose toujours la question d’un procès juste et équitable » a martelé Me Diawara, ajoutant «nous venons d’être au courant que le juge Amady Diouf, qui a composé la Chambre africaine extraordinaire, ne remplit pas les conditions légales parce que ce magistrat n’a jamais exercé les fonctions de juge ».
Compte tenu de cette illégalité et la conséquence qui en découle, à savoir la nullité de la décision qui a été rendue, a-t-il poursuivi, «nous constatons que le président Hissène Habré, encore une fois, est dans une situation de détention arbitraire. Et nous allons, après cette conférence de presse, s’occuper à ce qu’il soit mis fin à cette détention arbitraire».
Du côté de l’institution judiciaire, cette accusation n’est pas fondée. Selon le porte-parole des Chambres africaines extraordinaires, Marcel Mendy, le juge Amady Diouf était au contraire tout à fait habilité à intégrer la Cour qui a jugé Hissène Habré. «Je voudrais m’inscrire en faux contre une telle allégation qui ne repose sur rien du tout », a ajouté Marcel Mendy rappelant que le juge «Amady Diouf a 25 ans d’ancienneté et n’a pas été choisi au hasard. Il est de bonne moralité parce que pour être juge aux Chambres africaines, il faut remplir un certain nombre de conditions. Et Amady Diouf les remplit ».
Pour le porte-parole des Chambres africaines extraordinaires, «ce n’est pas aujourd’hui que la Cour a délibéré et donné son verdict qu’on va poser ce type de questions. C’est un combat d’arrière-garde. C’est au moment de l’installation de la Chambre qu’ils auraient dû poser ce type de questions».
Les avocats de Hissène Habré ne se sont toutefois pas prononcés sur le récent appel introduit par les avocats commis d’office, au nom de leur client Hissène Habré.