Le facilitateur désigné par l’Union africaine pour le dialogue politique, Edem Kodjo, a annoncé à Kinshasa la mise en place d’un groupe de soutien à sa facilitation, composé des organisations internationales.
M. Kodjo a par ailleurs annoncé son déplacement pour Bruxelles pour y rencontrer quelques opposants qui ont pris part au récent conclave organisé par l’opposition, notamment leur doyen Etienne Tshisekedi.
«Je vais faire un déplacement à Bruxelles pour une fois de plus m’assurer que tout est mis en œuvre pour démarrer les travaux du comité préparatoire», a déclaré le facilitateur. La semaine dernière, ces opposants réunis en conclave dans un hôtel près de Bruxelles, ont mis sur pied un regroupement appelé « Rassemblement » autour d’Etienne Tshisekedi.
À la fin de ce conclave, ils ont rejeté le dialogue politique dans le format convoqué par le président Joseph Kabila, exigeant au préalable la libération des opposants et des activistes de la société civile, la tenue des élections dans le délai constitutionnel et la mise sur pied d’un panel international qui assistera M. Kodjo dans la facilitation du dialogue. «J’ai une patience à boire toutes les eaux du Congo. Donc, il faudra que tout le monde mette de l’eau dans son vin pour qu’on aille de l’avant », a affirmé M. Kodjo déterminé à trouver une issue heureuse à la crise politique que vit la RDC.
«Il faut toujours remettre sur le métier l’ouvrage qu’on a commencé si cet ouvrage n’est pas terminé. Donc, il n’y a pas de honte à essayer une fois de plus. On verra bien ce qu’il y à faire après», a poursuivi le facilitateur.
Une semaine avant le conclave de l’opposition, le secrétaire général du parti au pouvoir, le Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie avait évoqué l’idée d’un référendum constitutionnel.
Au regard de la tension qui monte au fur et à mesure que s’approche la date des élections devenues visiblement incertaines, M. Kodjo appelle plutôt au calme, ne souhaitant pas que « les positions se figent, se tendent et se cristallisent autour des pôles irréductibles ».
L’opposition accuse le président Joseph Kabila, au pouvoir depuis 2001 et élu en 2006 et en 2011, de vouloir se maintenir au pouvoir au delà du terme de son mandat qui s’achève cette année, alors que la Constitution lui interdit de se représenter pour un troisième mandat.