Candidat malheureux à la présidentielle du 20 mars au Congo, le général Jean-Marie Michel Mokoko, a été inculpé ce jeudi, pour «atteinte à la sûreté intérieure de l’État», selon ses avocats.
« Le général Mokoko a été présenté au procureur de la République qui, suivant réquisitoire introductif, a ouvert une information devant le cabinet du doyen des juges d’instruction pour deux chefs d’inculpation : atteinte à la sûreté intérieure de l’État et détention illégale d’armes et munitions de guerre », a laissé entendre Me Yvon Éric Ibouanga. Et de préciser que « pour des raisons d’audition et d’enquête (…) il est en détention préventive à la maison d’arrêt de Brazzaville».
Le général Mokoko était en garde à vue depuis le mardi 14 juin à la Direction générale de surveillance du territoire (DGST). Selon plusieurs témoins, il était arrivé menotté au parquet de Brazzaville. Le 9 juin, le ministre congolais de la Justice, Pierre Mabiala, avait réclamé l’accélération de la procédure contre l’officier.
Le général est mis en cause dans une vidéo tournée en 2007 le montrant discutant d’un plan visant à chasser Denis Sassou Nguesso du pouvoir avec un homme dont on ne voit pas le visage et se présentant comme appartenant au service de renseignement extérieur de la France (la DGSE).
Dans un entretien à l’AFP en mars dernier, le général Mokoko avait indiqué qu’il s’était fait piéger dans cette affaire de vidéo, ajoutant que la question avait été réglée en famille avec le président Sassou Nguesso. Depuis l’élection lors de laquelle il avait récolté 14% des voix, il vivait en résidence surveillée dans sa maison du centre-ville de Brazzaville.
Ancien chef d’Etat-major des armées du Congo de 1987 à 1993, passé par l’École supérieure militaire (ESM) de Saint-Cyr en France, le général Mokoko a été jusqu’à début février représentant spécial de la présidente de la Commission de l’Union africaine (UA) en Centrafrique.