Placés en garde à vue samedi soir dans le nord du Congo, des journalistes, dont un de TV5 Monde, ont été libérés ce dimanche par les autorités policières locales, qui les ont exhortés à regagner Brazzaville.
Alors qu’ils s’étaient rendus à Bétou (localité à 1.000 km au nord-est de Brazzaville) pour assurer la couverture médiatique des activités du Programme des Nations Unies pour la population, dans le cadre de la journée internationale des réfugiés ce 20 juin, Alain Shungu de TV5 Monde, ses confrères Maixent Foukou de Digital radio télévision (DRTV, chaîne locale privée proche du pouvoir) et Flavien Banzounzi (caméraman freelance), ont été arrêtés et placés en garde à vue, dans la nuit de samedi à dimanche, au commissariat de police de Bétou, sans que le motif de leur arrestation ne leur soit signifié.
En évoquant un «malentendu levé», le ministre congolais de la Communication Thierry Moungalla, a annoncé ce dimanche après-midi, que les journalistes étaient «en route pour Impfondo» (à 180 km de Bétou) où ils devaient «logiquement prendre leur avion pour rentrer à Brazzaville».
Le directeur départemental de la police d’Impfondo «nous a dit que nous (étions) libres» et que «nous pouvions aller manger, boire ou dormir là où nous voulions», a confirmé Alain Shungu à la presse internationale. «Cependant nos passeports et ma caméra ont été confisqués. Les autorités ont promis de les restituer au pied de l’avion qui doit nous ramener à Brazzaville», a-t-il ajouté, en précisant que «pour les autorités locales et policières, il n’est plus question de poursuivre la mission». Du côté des autorités, on préfère parler plutôt d’un non-lieu. «Formellement personne n’a été arrêté et personne n’est en état d’arrestation», a déclaré le ministre de la Communication.
Les autorités locales ont voulu vérifier les raisons de la présence de ces journalistes dans la Likouala, considérée comme «une région particulièrement sensible», parce que frontalière avec la République centrafricaine, a-t-il expliqué.