La mystérieuse disparition, en 2004 à Abidjan, du journaliste franco-canadien Guy-André Kieffer, a refait surface mardi dans le procès de l’ex-Première dame ivoirienne, Simone Gbagbo qui, tout en affirmant n’avoir jamais entendu parler de Kieffer, a accusé les dirigeants ivoiriens actuels, de vouloir enterrer cette affaire et demandé que l’enquête sur cette disparition «aille à son terme».
«On m’accuse, on me salit (…) Que l’enquête concernant cette affaire aille à son terme!», a lancé l’épouse de l’ex-première dame ivoirienne, qui a déjà été entendue par la justice française dans cette affaire. «Il faut qu’on sache qui était Kieffer, je suis intéressée de le savoir, je ne le connais pas et n’avais jamais entendu parler de lui», a-t-elle poursuivi.
Selon l’épouse de l’ex-président ivoirien, Laurent Gbagbo, le pouvoir actuellement en place en Côte d’Ivoire, traîne intentionnellement sur cette enquête. « Aujourd’hui Laurent Gbagbo n’est plus au pouvoir, moi je suis en prison et ils n’ont plus intérêt à réveiller une affaire qui pourrait se retourner contre eux-mêmes. Ils vont faire le mort sur le dossier», a soutenu Simogne Gbagbo, dans une allusion au pouvoir en place.
Le journaliste indépendant, Guy-André Kieffer, qui enquêtait sur des malversations financières, notamment dans la filière du cacao en Côte d’Ivoire, a disparu le 16 avril 2004 sur un parking de la capitale économique ivoirienne, alors qu’il avait rendez-vous avec Michel Legré, beau-frère de Simone Gbagbo. En novembre 2014, le juge d’instruction français saisi de l’affaire, Cyril Paquaux, a introduit des commissions rogatoires internationales mais attend toujours le retour de la partie ivoirienne.