L’Union Africaine (UA) n’a pu déployer au Burundi, qu’une cinquantaine d’observateurs militaires et des droits de l’Homme contre 200 personnes initialement convenus, à cause de divergences avec les autorités burundaises sur les conditions de la présence de ces observateurs dans le pays, annoncent des sources proches de l’UA.
« L’UA n’a déployé que 32 observateurs des droits de l’Homme et 15 experts militaires sur les 100 prévus dans chaque catégorie », a assuré un diplomate africain, sous couvert d’anonymat, évoquant la « persistance de divergences » sur leurs conditions d’engagement.
« Le gouvernement burundais veut d’abord avaliser les rapports de ces observateurs avant leur envoi au siège de l’UA, ce que l’organisation refuse, et ensuite l’UA veut que ses observateurs déployés à la frontière du Rwanda soient armés, ce que rejette Bujumbura » a-t-il précisé.
« Nous avons l’impression que le gouvernement burundais a tout fait pour retarder cette mission, même si les choses semblent aller dans le bon sens », estime notre source.
Le désaccord entre l’UA et Bujumbura a été confirmé par un haut cadre burundais, qui soutient cependant que son gouvernement est de bonne foi et qu’il doit veiller à préserver la souveraineté nationale.
Les divergences entre Bujumbura et l’UA devraient faire l’objet de discussions, au cours d’une mission de trois jours initiée à partir de ce mercredi, par le Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l’UA au Burundi.
Au plus fort de la crise burundaise, le CPS avait prôné l’envoi d’une Mission africaine de prévention et de protection forte de 5.000 hommes en vue de mettre fin au cycle des violences, mais avait finalement dû y renoncer après une décision contraire du sommet des chefs d’Etat de l’UA fin janvier.