Le Libéria devrait retrouver bientôt, son «indépendance militaire», la mission des Nations Unies « MINUL), qui assurait la sécurité du pays depuis 2003, cèdera officiellement ce 30 juin, ses responsabilités aux forces libériennes.
Une indépendance qui suscite déjà des craintes quant aux capacités de l’Etat libérien à payer et équiper ses policiers et ses militaires.
En août 2003, alors que le Libéria était en proie à 14 ans de guerres civiles impliquant forces loyalistes et mouvements rebelles, un «accord général de paix» avait été signé pour mettre fin aux velléités. Le conflit aura fait 250.000 morts, poussé des milliers d’habitants à fuir le pays et ruiné l’économie libérienne.
La Minul verra donc le jour en septembre 2003, à l’initiative de l’ONU, comme «force de stabilisation» pour aider le pays à retrouver un équilibre. L’organisation se disait préoccupée notamment «par les conséquences dramatiques de la prolongation du conflit pour les civils, et par le fait que les milices rebelles armées, les forces gouvernementales et d’autres milices ont recours à des enfants comme soldats». La Minul avait alors reçu pour mandat, d’appuyer l’application du cessez-le feu et de «sécuriser les infrastructures publiques de base, notamment les ports et aéroports».
Les défis pour la sécurité du Liberia sont énormes. Les contraintes budgétaires sont sévères. La Minul a un budget annuel de près de 344,7 millions de dollars (plus de 310 millions d’euros), soit près de quatre fois plus que celui prévu par le Liberia au budget de l’Etat pour sa sécurité pour l’année 2016-2017, qui est de près de 90,8 millions de dollars (plus de 81,6 millions d’euros). Autre défi majeur, sera d’éviter une politisation de ses forces, alors que le pays doit organiser une présidentielle en 2017.