Le Soudan du Sud, le plus jeune pays du monde, ne célébrera pas cette année, l’anniversaire de sa naissance pour des raisons économiques et financières, invoquées par les autorités de Juba.
«Nous avons décidé de ne pas célébrer le jour de l’indépendance, le 9 juillet, parce que nous ne souhaitons pas dépenser trop d’argent», a déclaré, le ministre sud-soudanais de l’Information, Michael Makuei, précisant que le chef de l’État, Salva Kiir, adressera néanmoins son discours à la nation.
Cette annonce intervient après des affrontements meurtriers ce week-end, à Wau, ville située à 650 kilomètres au nord-ouest de la capitale, Juba. Selon l’armée, ces heurts ont été provoqués «par des éléments opposés à la paix et soutenus par des combattants tribaux», faisant 43 morts (39 civils et 4 policiers). «Ce sont les corps qui ont été retrouvés jusqu’à présent, mais le nettoyage continue», a indiqué le ministre Makuei, estimant que ce «bilan va probablement s’alourdir».
Après deux ans de guerre civile, l’économie sud-soudanaise est en ruine malgré les rentes pétrolières. Le déficit budgétaire du pays devrait atteindre 25% du PIB (1,1 milliard de dollars), l’inflation avoisine déjà les i300% et depuis décembre 2015, la livre sud-soudanaise a chuté d’environ 90%.
Résultat, les réserves de la Banque centrale du pays «sont désormais à peine suffisantes» pour assurer les importations du pays «pendant quelques jours», estime le Fond monétaire international (FMI).
À Juba, des diplomates assurent que le pays a emprunté de l’argent contre la promesse d’une production future de pétrole.
Parallèlement, le Conseil de sécurité de l’ONU a ordonné fin mai, un rapport sur l’acheminement des armes vers le Soudan du Sud après que des experts lui aient confié que gouvernement et rebelles continuaient chacun de son côté, d’augmenter leur arsenal militaire.