Les forces de l’ordre ont interpelé 232 personnes à Bujumbura, le 29 juin, avant d’être libérées quelques heures plus tard suite à des consignes de la part des autorités locales.
Selon le maire de Bujumbura, Freddy Mbonimpa, cette opération a eu lieu pour des raisons de sécurité, de salubrité et de développement.
L’opération s’était déroulée dans la matinée de mercredi dans la capitale burundaise devenue un théâtre à ciel ouvert, où des policiers ont interpellé plusieurs dizaines de personnes : hommes, femmes et enfants. Au total, 232 personnes ont ainsi été conduites en bus dans un centre municipal où le maire, Freddy Mbonimpa, leur a délivré un message.
«Je leur ai dit qu’ils ont encore la force de servir la nation, qu’il ne sert à rien de voler, de déambuler dans la ville, de mendier», a expliqué Mbonimpa à la presse.
Désormais, a ajouté le maire de Bujumbura, « celui qui vient en ville a une mission quelconque : soit il vient au boulot, soit acheter quelque chose, puis il repart». Bien entendu, a-t-il précisé, «on ne leur a pas interdit de venir, on leur a demandé s’ils avaient une mission quelconque».
Le maire de Bujumbura a prévenu que si ces personnes récidivent «on doit les placer dans des maisons d’arrêt».
Voilà une mesure qui pourrait faire jurisprudence dans le pays, si les autres villes venaient à suivre l’exemple de la capitale Bujumbura. Cette opération peut susciter bien d’interrogations. Qu’en serait-il de la liberté de circulation des personnes, s’il faut justifier la raison de sa présence au centre-ville ou simplement dans la ville.
Quoique justifiée par des raisons de sécurité, de salubrité et de développement, cette forme d’interpellation n’aurait-elle pas des liens avec les nombreuses « arrestations arbitraires » politico-sécuritaires qui ont eu lieu ces derniers temps dans le pays ?