Délibérant ce mercredi dans le procès du génocide rwandais,la cour d’assises de Paris a condamné mercredi, les deux anciens bourgmestres rwandais Tito Barahira et Octavien Ngenzi à la réclusion criminelle à perpétuité, pour leur participation avérée au génocide rwandais dans leur village de Kabarondo, en avril 1994.
Selon la Cour, ils ont été reconnus coupables de « crimes contre l’humanité » et de «génocide» pour « une pratique massive et systématique d’exécutions sommaires » en application d’un « plan concerté tendant à la destruction » du groupe ethnique tutsi.
Le réquisitoire de l’avocat général, qui réclamait la prison à vie pour Tito Barahira, 65 ans, et Octavien Ngenzi, 58 ans, a ainsi été soutenu par les juges de la cour. Les deux hommes, qui se sont succédés à la tête de Kabarondo, avaient été désignés comme des rouages essentiels du génocide dans leur commune.
C’est la deuxième et la plus lourde condamnation en France en relation avec les massacres de 1994 au Rwanda, après la condamnation en 2014, de l’ex-capitaine de l’armée Pascal Simbikangwa à 25 ans de réclusion, pour génocide et complicité de crime contre l’humanité. Ce dernier a cependant fait appel et doit être rejugé en octobre 2016.
À Kabarondo, le massacre le plus effroyable a eu lieu à l’église, le 13 avril 1994, dans cette commune rurale où des milliers de paysans tutsis s’étaient réfugiés pour échapper à la mort. Mais massacres et exécutions sommaires vont alors s’enchaîner.