Le Commissaire du Gouvernement ivoirien a annoncé ce mercredi à Abidjan, l’arrestation de deux soldats accusés de «violation des consignes militaires», pour avoir côtoyé des jihadistes impliqués dans l’organisation de l’attaque commise dans la station balnéaire de Grand-Bassam, en mars dernier.
«On leur reproche d’avoir cohabité avec ces personnes, d’avoir échangé avec le chauffeur du commando jihadiste. Ils disent qu’ils ne savaient pas que c’était des jihadistes. On leur répond: Vous auriez dû le savoir», a expliqué Ange Kessi, commissaire du Gouvernement, lors d’une conférence de presse à Abidjan.
Selon le responsable ivoirien, «c’est une grave erreur et une infraction militaire que de ne pas avoir dénoncé la présence du conducteur de ce groupe à leurs chefs pour qu’on prévienne ces attentats».
Les deux militaires, dont un membre de la Garde Républicaine ivoirienne, ont expliqué aux enquêteurs que «les jihadistes» habitaient leur «quartier (…) depuis longtemps» et que le chauffeur des jihadistes les avait vainement sollicités pour de la drogue, selon Kessi.
Les deux militaires ne sont pas accusés de «complicité», mais écopent toutefois d’une peine d’emprisonnement.
En mars 2016, des jihadistes avaient ouvert le feu sur touristes et des passants sur la plage et les terrasses du bord de mer à Grand-Bassam, près d’Abidjan, faisant 19 morts. C’était la première attaque de ce type perpétrée sur le territoire ivoirien. L’attaque a été ensuite, revendiquée par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).