La crise économique au Zimbabwe se confirme, pour preuves, le gouvernement de Harare n’a pas pu payer à temps, les salaires des soldats et ce pour le deuxième mois consécutif.
«Nous étions censés recevoir nos salaires vendredi, mais il n’y a rien sur nos comptes bancaires » a déclaré un soldat qui a requis l’anonymat, précisant que «nous ne savons pas quand nous allons être payés».
Pourtant, le gouvernement zimbabwéen considère comme une priorité, le paiement des salaires des militaires, compte tenu du rôle crucial de l’armée dans la protection du régime de Robert Mugabe, au pouvoir depuis 1980. En juin déjà, ces paiements avaient été versés avec environ deux semaines de retard.
Le Zimbabwe est embourbé dans une crise économique depuis le début des années 2000. L’Etat, qui affecte 80% de son budget au paiement de quelque 300.000 fonctionnaires, manque cruellement de liquidités.
Plusieurs manifestations et grèves, rares dans le pays, ont été organisées ces dernières semaines pour protester contre le retard dans le versement des salaires, la corruption de la police et des restrictions imposées dans l’importation de produits de première nécessité.
Le chef de file de ce mouvement citoyen de contestation, le pasteur Evan Mawarire, encore inconnu du grand public il y a quelques mois, a été arrêté brièvement la semaine dernière à Harare, avant d’être relâché.