La Banque Mondiale (BM) a suspendu sa contribution financière de 73,1 millions de dollars, au projet du barrage hydroélectrique Inga 3 en République démocratique du Congo (RDC), en raison de changement de «l’orientation stratégique» du gouvernement.
« Cette suspension fait suite à la décision du gouvernement de la RDC de donner au projet, une orientation stratégique différente de celle qui avait été convenue en 2014, entre le gouvernement et la Banque mondiale», indique l’institution dans un communiqué.
La BM ne précise pas quelle est cette nouvelle orientation et en quoi elle contrevient au cadre établi à l’époque entre les deux parties, mais rappelle que l’objectif à l’époque, était de «soutenir le développement transparent d’Inga-3 BC, piloté par le gouvernement dans le cadre d’un partenariat public-privé». D’autres infrastructures hydroélectriques de moyenne taille du pays sont également concernés par la suspension du financement de la BM.
En mars 2014, la Banque mondiale avait approuvé un don de 73,1 millions de dollars, dont plus de la moitié était destinée directement à ce projet, implanté sur le site des chutes d’Inga, à environ 250 km au sud de Kinshasa, où existent déjà actuellement deux barrages. Environ 6% du montant de cette contribution ont été déboursés à ce jour, précise la BM.
La dernière note d’évaluation de l’avancement du projet, datant du 13 juin dernier, dresse toutefois un diagnostic sévère. Les équipes de la Banque mondiale jugent très insuffisants les progrès enregistrés dans la réalisation de ce projet.
Le site d’Inga devrait avoir une capacité de production de 40.000 MW, soit l’équivalent de plus de 24 réacteurs nucléaires de troisième génération, et dont la production devrait être exportée jusqu’en Afrique du Sud, mais aussi vers l’Afrique de l’Ouest voire plus au nord.
Malgré cette suspension, la Banque mondiale se dit «déterminée» à continuer à soutenir la RDC pour «l’amélioration des résultats de la Société nationale d’électricité (SNEL), la modernisation de centrales hydroélectriques de taille moyenne, l’amélioration de l’accès à l’énergie et l’aide aux efforts déployés dans le domaine des interconnexions régionales de transport d’électricité ».