Quelques mois après son investiture, le président béninois, Patrice Talon, a effectué ce mardi, sa première visite officielle au Nigeria, où il a été reçu par son homologue Muhammadu Buhari.
Le déplacement de Patrice Talon revêt une importante particulière en raison du contexte économique nigérian. Particulièrement dépendant des échanges avec son voisin, le Bénin est touché de plein fouet par la chute du naira. La décision de la Banque centrale nigériane de laisser flotter la monnaie nationale, entraînant de facto une dévaluation de celle-ci depuis le 20 juin, n’a rien arrangé.
« Les problèmes que rencontre le Nigeria font que le président est peut disponible. Sinon, je m’y serais déjà rendu. Au lendemain de mon investiture, le Nigeria était le premier pays que je souhaitais visiter. Mais le président Buhari était en voyage de santé à l’étranger et je n’ai pas pu effectuer cette visite », a laissé entendre le président Talon lors, la veille de son départ pour le Nigéria, lors d’un entretien diffusé à la télévision nationale, en marge des célébrations du 56e anniversaire de l’indépendance du Bénin. « Il faut souhaiter que le Nigeria aille mieux. Nos vies sont liées. Ce qui m’importe, c’est que la production béninoise aille plus librement au Nigeria », a précisé Patrice Talon.
Sans nul doute, les débats entre les deux Chefs d’Etat se sont articulés autours de sujets économiques, notamment le libre échange entre le Nigéria et le Bénin à travers une coopération douanière. Des sujets liés à la sécurité ont également meublé leurs échanges.
Si le chef de l’État béninois, Patrice Talon, avait assisté en mai à un sommet sur la sécurité à Abuja, c’est la première fois qu’il se rend dans la capitale fédérale nigériane dans le cadre d’une visite bilatérale. Depuis son investiture en avril dernier, l’absence de rencontre officielle avec Muhammadu Buhari avaient entraîné une petite polémique. Car il est de tradition au Bénin que les chefs d’État nouvellement élus réservent au voisin nigérian l’honneur de leur première visite officielle à l’étranger.