Le président camerounais, Paul Biya, a ordonné ce jeudi 4 août par décret présidentiel, l’application des accords de libre-échange avec l’Union européenne.
Cette mesure, qui rentre dans le cadre des Accords de partenariat économique (APE) entre les deux parties, est valable pour quatre ans.
Ce libre-échange concerne 25 % des produits d’exportation du Cameroun, notamment «des médicaments, des machines industrielles et de haute technologie», précise le décret, et devront permettre de faciliter les exportations du Cameroun vers les pays de l’UE, selon les autorités camerounaises.
«Le Cameroun a besoin des APE. Nous sommes une jeune nation qui veut grandir par son commerce extérieur », apprécie un professeur de lycée. Mais la nouvelle n’est pas vue du même œil dans le pays, certains entrepreneurs et des militants de la société civile camerounaise redoutant un effondrement des entreprises du pays.
Selon un entrepreneur local, «le Cameroun ne peut pas tenir face aux industries européennes, vu la taille des industries locales… Les pays de l’Union européenne vendent des produits manufacturés. Ici, nous sommes en train de nous chercher… Avec ces accords, on nous met sur le même pied d’égalité que l’Europe, alors que nous n’avons pas les mêmes moyens».
Même son de cloche auprès de l’Association citoyenne de défense des intérêts collectifs (ACDIC), qui estime que ces accords sont prématurés pour le marché camerounais, qui est «en pleine reconstruction».
«L’Union européenne a pris le temps de construire son marché. C’est la même chose que nous voulons faire. Nous devons d’abord construire notre marché national et commercialiser avec les autres pays africains. Il fallait nous laisser construire notre marché avant de l’ouvrir à l’Europe», martèle la secrétaire permanent de l’association, Yvonne Takang.