L’opposition tchadienne a appelé ce dimanche, à l’observation d’une journée «ville morte sur toute l’étendue du territoire» pour ce lundi 8 août, jour de l’investiture du président Tchadien, Idriss Deby Itno, réélu en avril dernier, pour un cinquième mandat.
Cet appel fait suite à la dispersion musclée des militants de l’opposition hier, lors de sa marche pacifique organisée dans la capitale N’Djamena, pour protester contre la réélection du président Deby.
Déjà samedi, un meeting de l’opposition avait été dispersé par la police anti-émeute. La marche du dimanche a néanmoins été maintenue par les opposants, afin de montrer leur détermination à contester la réélection du chef de l’Etat, malgré l’interdiction décrétée par le pouvoir.
Même si l’appel lancé par le Front de l’opposition nouvelle pour l’alternance et le changement (FONAC), récemment constitué, n’a pas eu le succès escompté, la capitale tchadienne était pourtant quadrillée par un important dispositif sécuritaire, notamment sur les lieux du rendez-vous des manifestants. Ces derniers parviendront quand même à s’attrouper au Carrefour Dendé, où ils seront dispersés, quelques minutes plus tard, par la police anti-émeute qui a eu recours à des grenades lacrymogènes.
Selon une source policière, quatre jeunes hommes ont été brièvement interpellés avant d’être relâchés quelques heures plus tard.
En fin de semaine dernière, le ministre tchadien de l’Intérieur, Ahmat Mahamat Bachir, interdisait cette manifestation, affirmant qu’elle était «de nature à perturber l’ordre public, à déstabiliser la population et à intoxiquer l’opinion publique».
Le président Idriss Deby, arrivé au pouvoir par la force en 1990, a été réélu en avril dès le premier tour avec près de 61% des voix, loin devant son premier poursuivant, Saleh Kebzabo (12,77%).