L’armée nigériane serait sur une piste devant conduire à la libération des jeunes lycéennes de Chibok enlevées en avril 2014, par le groupe islamiste Boko haram.
Ce lundi, elle a annoncé avoir lancé un avis de recherche contre trois personnes, dont un journaliste, pour recel d’informations concernant les lycéennes retenues en otages depuis plus de deux ans et dont certaines ont été identifiées par leurs parents sur une vidéo diffusée dernièrement par Boko Haram sur les réseaux sociaux.
«Le journaliste Ahmad Salkida, un homme du nom d’Ahmed Bolori et une femme, Aisha Wakil, sont recherchés pour leurs liens et contacts présumés avec Boko Haram… Cela est devenu nécessaire, étant donné leurs liens avec les deux dernières vidéos qui ont été diffusées par Boko Haram, et aussi d’autres éléments révélés par notre enquête préliminaire», a précisé le porte-parole de l’armée, le colonel Sani Usman dans un communiqué.
«Ils doivent se présenter et nous dire où sont les filles de Chibok et les autres personnes détenues pour nous permettre d’aller à leur secours», a souligné le colonel Usman.
Mais Ahmad Salkida, ancien journaliste au quotidien national Daily Trust, rejette en bloc les accusations retenues contre lui. Par le biais de son blog, il a allégué ce lundi, qu’il ne faisait que son métier et avait fait «allégeance» au gouvernement nigérian pour la libération des lycéennes.
«Dans les jours qui viennent, je prendrai un avion pour Abuja, et je me rendrai aux autorités», écrit-il sur son blog.
Ahmad Salkida est une figure importante dans le conflit avec les insurgés islamistes. Il a notamment été au cœur des négociations avortées entre les rebelles et le gouvernement de l’ex-président Goodluck Jonathan.
Résidant à Maiduguri, ville à l’extrême nord-est du pays et berceau de Boko Haram, il avait été le premier journaliste à obtenir une interview exclusive en 2006, avec le fondateur du mouvement, Mohammed Yusuf.
Depuis lors, il a toujours servi de vecteur d’informations fiables sur le groupe islamiste, éveillant les soupçons des autorités. Salkida qui affirme avoir reçu plusieurs menaces de mort, vit désormais en exil aux Emirats Arabes Unis, d’où il tient un blog journalistique.