En dépit des assurances des autorités éthiopiennes quant à la sécurité de l’athlète Feyisa Lilesa s’il revenait dans son pays après sa participation aux J.O de Rio au Brésil, ce dernier a faussé le pas à la délégation olympique du pays, qui est rentrée à Addis-Abeba.
«Je ne pense pas qu’il reviendra en Éthiopie. Il y a beaucoup de gens qui disent que ce ne serait pas bon pour lui», a confié son agent, Federico Rosa. Ce dernier est resté évasif sur la destination de l’athlète, alors que plusieurs rumeurs l’annoncent au Etats-Unis pour une demande d’asile politique. «Je ne peux rien dire de certain car je ne lui ai pas parlé depuis une conversation très courte que nous avons eue juste après sa course», a expliqué M. Rosa.
Interrogé par la presse étrangère sur le sujet, le département d’État américain n’a pas souhaité commenter cette éventuelle demande d’asile, mais a souligné son attachement à ce que « tous les gouvernements respectent le droit à la liberté d’opinion ».
Dimanche dernier, le marathonien, médaillé d’argent au dernier JO de Rio, avait franchi la ligne d’arrivée avec les bras croisés au-dessus de sa tête, comme s’ils étaient ligotés, un geste utilisé lors de récentes et importantes manifestations anti-gouvernementales violemment réprimées en Éthiopie. Et avait déclaré en conférence de presse, craindre un retour au pays après sa protestation « contre l’attitude du gouvernement à l’égard des Oromos », une des deux principales ethnies du pays dont il est issu. « Si je retourne en Éthiopie, peut-être qu’ils vont me tuer », avait-il lâché.