Le président de l’Assemblée nationale du Liberia, Alex Tyler, accusés par les élus d’être impliqué dans un scandale de corruption, a finalement rendu son tablier ce jeudi, après des semaines de bras de fer sans succès avec ses détracteurs.
«Les Libériens, dont nous sommes au service, attendent de nous d’être des responsables et de défendre leurs intérêts, et leur bien-être devrait être placé au-dessus de toute considération individuelle ou personnelle… Par le présent acte, je me récuse de la présidence plénière de l’Assemblée nationale, afin que les problèmes des Libériens puissent être pleinement abordés», a déclaré Alex Tyler jeudi à la presse à Monrovia, estimant que sa démission était «l’ultime sacrifice».
Avec à leur tête, le vice-président de l’Assemblée nationale, Hans Barchue, les députés qui réclamaient la tête d’Alex Typer, avaient intensifié leur contestation le 11 août dernier en menant campagne pour obtenir la majorité requise des deux tiers de l’Assemblée, composée de 73 élus, soit 49% des voix, pour le contraindre à la démission.
Tyler et d’autres hauts responsables politiques libériens ont été mis en cause en mai dernier, dans un rapport de l’ONG Global Witness, accusant la compagnie minière britannique Sable Mining de pratiques de corruption pour s’assurer des concessions de minerai de fer au Liberia et en Guinée.
Ces accusations ont conduit à l’ouverture d’enquêtes et à des arrestations, dont celle d’Alex Tyler et le chef de l’UP, Varney Sherman, ancien avocat de Sable Mining, poursuivis pour « crimes économiques » et libérés sous caution.
Le patron de Sable Mining, Andrew Groves, a par ailleurs été inculpé par une commission spéciale anti-corruption mise en place par la présidence libérienne, qui n’a toutefois pas divulgué les charges exactes.
Global Witness accuse la compagnie minière d’avoir payé près de 960.000 dollars à plusieurs responsables libériens ou à leurs proches entre 2010 et 2012 pour s’assurer leurs faveurs en vue de l’obtention de concessions pour l’extraction de minerai de fer. Enfin, une enquête sur la Fondation Didier Drogba pour mauvaise gestion «touche à sa fin».