Le ministre gabonais de la Justice, Séraphin Moundounga a annoncé ce lundi, sa démission du gouvernement, et son retrait du parti du président réélu, Ali Bongo Ondimba.
Cette démission intervient quatre jours après l’éclatement de violences postélectorales qui ont fait au moins 6 morts à Libreville.
C’est sur le plateau de la télévision de l’opposition «TV+», que le désormais ex-ministre de la Justice a choisi d’annoncer la fin de sa collaboration avec le gouvernement gabonais. « Je me décharge de mes fonctions gouvernementales et je prends congé du Parti démocratique gabonais », a lâché Moundounga, dénonçant par la même occasion, « des morts » qu’il « ne voudrait pas cautionner ». Il évoque aussi le refus d’Ali Bongo d’accepter un recomptage des voix bureau par bureau, dans les zones où il y a eu des soupçons de fraudes massives.
Il s’agit de la première défection de haut niveau depuis le début des troubles mercredi dernier.
En première ligne dans la crise gabonaise, la France s’est inquiétée d’être sans nouvelles de plusieurs de ses ressortissants ou binationaux au Gabon.
Au Gabon, plusieurs disparus sont actuellement recherchés par leurs proches, depuis les violences et les centaines d’arrestations qui ont suivi l’annonce de la réélection contestée d’Ali Bongo mercredi dernier.
De nombreux habitants de Libreville se rendent dans les commissariats de police pour avoir des nouvelles de leurs proches arrêtés et le retour à la normale se déroule timidement dans la capitale gabonaise.
La garde présidentielle a installé un important dispositif sécuritaire dans le centre-ville de la capitale, où se trouvent plusieurs services administratifs, dont le ministère du Budget et celui des Travaux publics.