Une semaine après la victoire proclamée du président sortant, Ali Bongo, le Gabon tangue toujours sur le plan socio-politique, d’un côté, le candidat d’opposition, Jean Ping, qui revendique toujours la victoire au vote du 27 août dernier et réclame le recomptage des voix, bureau de vote par bureau de vote, et de l’autre, un président réélu qui dit «s’en tenir aux textes du pays», et ne cède pas à la pression de la rue et de la communauté internationale.
Dans le camp du président Bongo, l’on dit être «ouvert» au recomptage des voix bureau de vote par bureau de vote, tel que réclamé par l’opposition et les observateurs de l’Union européenne (UE), mais «il faut que ce recomptage se fasse dans le respect des textes qui régissent les élections dans le pays», invitant l’opposition à introduire un recours auprès de la Cour Constitutionnelle. «Si après introduction du recours, la Cour Constitutionnelle ordonne le recomptage des voix, nous allons nous y soumettre sans problème», soutient Ali Bongo.
Mais du côté de l’opposition incarnée par Jean Ping, l’on ne veut pas faire confiance à cette Cour, dont le président est jugé proche du pouvoir. «Notre Cour Constitutionnelle est partiale et à la solde des Bongo», argue Jean Ping, qui visiblement, compte sur la rue et la pression internationale pour avoir gain de cause.
Mais la position de Ping n’est-elle pas suicidaire pour le pays, dans la mesure où les textes sont assez clairs sur les conditions du recomptage des voix ? Et s’il mettait à l’épreuve, une fois encore, la bonne fois des institutions du pays, en introduisant un recours auprès de la Cour Constitutionnelle ? En tout cas, il a encore jusqu’à 15h00 (heure locale) ce jeudi, pour le faire.
Dans la même foulée, l’Union africaine (UA) annonce pour ce vendredi 9 septembre, l’arrivée de ses médiateurs à Libreville, la capitale gabonaise, pour tenter de désamorcer une situation devenue très tendue dans le pays.
La mission de l’UA sera conduite par le président tchadien, Idriss Déby Itno, également président en exercice de l’UA, ses homologues du Congo-Brazzaville, Denis Sassou-Nguesso et du Sénégal, Macky Sall. Des responsables de la Commission de l’Union africaine et des représentants des Nations unies devraient faire partie de la délégation, selon un communiqué du président du Tchad.