Au Rwanda, le parti des Forces démocratiques unifiées (FDU) est monté au créneau en fin de journée de mardi, pour dénoncer l’arrestation de Théophile Ntirutwa, l’un des responsables du parti. Une arrestation que le parti qualifie d’« enlèvement ».
Dimanche soir, « Théophile Ntirutwa, le responsable des FDU dans la ville de Kigali, a été embarqué vers une destination inconnue par des militaires alors qu’il se trouvait dans le quartier de Nyarutarama », a déclaré le vice-président des Forces démocratiques unifiées, Boniface Twagirimana, dans un communiqué.
Le responsable a également dénoncé la persistance du FPR, le Front patriotique rwandais au pouvoir, à continuer de « harceler les opposants pour les faire complètement taire » en prévision de l’élection présidentielle de 2017.
M.Ntirutwa aurait été arrêté et emmené de force dans un véhicule vert de l’armée rwandaise par des hommes, dont l’un portait un uniforme, a détaillé M. Twagirimana, disant se baser sur des témoignages recueillis par l’épouse de l’opposant disparu. Selon Twagirimana, Théophile Ntirutwa craignait depuis plusieurs mois pour sa sécurité, notamment en raison de ses critiques contre le processus de réforme de la Constitution.
Cette réforme avait finalement été adoptée par référendum en décembre, autorisant le président Paul Kagame à se représenter pour la présidentielle de 2017, et à potentiellement diriger le pays jusqu’en 2034. L’opposant avait notamment fait part de ses craintes dans une lettre au ministère rwandais de la Sécurité intérieure en novembre 2015.
Régulièrement salué pour sa stabilité et ses performances économiques, le Rwanda est cependant pointé du doigt pour son manque d’ouverture politique. Plusieurs partis d’opposition, dont le FDU, ne sont pas reconnus par les autorités, qui les considèrent comme des ennemis de l’Etat ou des génocidaires, en référence au génocide de 1994.