Les 48 heures de violences du début de semaine, à Kinshasa, ont causé des pertes en vies humaines et d’énormes dégâts. Mais difficile d’avoir une idée exacte de « l’étendue des dégâts », l’opposition et le pouvoir se tiraillant sur les chiffres.
Selon l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), parti de l’opposant historique Etienne Tshisekedi, ce sont « plus de 100 personnes » qui ont perdu la vie dans les violences qui ont opposé, lundi et mardi, les forces de l’ordre et des manifestants. Ces derniers exigeaient la convocation de l’électorat en vue de la tenue de la présidentielle avant le 19 décembre, comme prévu par la Constitution de la RDC.
Le « nombre de tués pour les deux jours, c’est plus de 100 morts », a déclaré Bruno Tshibala, porte-parole de l’UDPS, contestant le bilan officiel provisoire donné auparavant par la police.
Depuis le 19 jusqu’au 20 septembre 2016, « cela se chiffre désormais provisoirement à 32 tués », avait indiqué quelques heures plutôt, le colonel Pierre-Rombaut Mwana-Mputu, porte-parole de la police nationale.
Et pendant que les deux parties s’engagent dans une bataille de chiffres, les organisations de défense des droits de l’homme estiment, pour leur part, que « même une vie de perdu dans ces violence, c’est de trop ».
Dans la foulée, l’on apprend que le procureur général de la République, Flory Kabange Numbi, a lancé des mandats d’arrêts contre les opposants et instruit les services de migration de ne pas les laisser sortir du pays.
La police nationale congolaise a été saisie « pour chercher activement les auteurs matériels et intellectuels de ces faits graves d’assassinats, des pillages, des vols à l’aide de la violence, de tentative de viol, de viol, partout où ils se cachent, que ce soit dans des hôpitaux ou dans certaines maisons, la police doit les rechercher », a déclaré à Kinshasa M. Numbi.