Au Tchad, la récente décision des autorités, de supprimer les bourses d’études a toujours du mal à passer. Dans la capitale Ndjamena, les étudiants ont encore manifesté leur mécontentement contre la nouvelle décision en organisant lundi un meeting dans l’enceinte de la faculté Ardep Djoumal, dispersé par les forces de l’ordre.
Le mouvement des étudiants tchadiens était motivé, non seulement par la mesure « drastique » des autorités, mais aussi et surtout par le report d’une rencontre entre le premier ministre et l’association estudiantine, Union nationale des étudiants tchadiens (UNET), initialement prévue pour la journée du 26 septembre.
Sous l’effet de la colère, selon le président de l’UNET, les étudiants ont investi le campus universitaire, pour se faire entendre. Un rassemblement aussitôt dispersé par les forces de l’ordre. «Même les chiens policiers ne sont pas restés dans leurs casernes. Partout, il y avait la police qui pourchassait les étudiants dans les quartiers, et nos locaux ont été aussi encerclés par la police», a raconté le président de l’UNET, Barka Le Roi Manamon Matkissam.
Dans la course-poursuite engagée entre la police antiémeute et les étudiants en colère, on dénombre plusieurs voitures caillassées et « une dizaine d’arrestations », selon un bilan produit par l’UNET.
Mais, annonce l’association estudiantine, la contestation continuera dans la semaine. «Aujourd’hui même au sortir de la primature, nous avons introduit auprès du ministère de l’intérieur, une demande de marche pacifique, que nous comptons organiser mercredi 28 septembre sur toute l’étendue du territoire, pour demander que nos revendications puissent être prises en compte», a annoncé M. Matkissam.
Depuis la rentrée scolaire officielle au Tchad le 15 septembre dernier, les cours ont du mal a démarrer, à cause des protestations contre la mesure du gouvernement de supprimer les bourses d’études. Une décision qui fait partie des 16 mesures d’austérité prises en conseil des ministres extraordinaire, début septembre, moins d’un mois après l’investiture du président Idriss Deby Itno pour un cinquième mandat.