En Somali, au moins 22 soldats ont perdu la vie et 16 autres blessés « par erreur » mercredi, dans des frappes aériennes à partir de drones attribuées aux États-Unis, en périphérie de la ville de Galkayo, dans le centre du pays.
L’attaque « a eu lieu sur notre base militaire à 30 kilomètres à l’est de Galkayo, et elle a tué 22 soldats, en a blessé 16 autres et a détruit des véhicules de l’armée », a indiqué Osman Isse Nor, ministre somalien de la Sécurité de Galmudug, État fédéral autoproclamé en 2006 à l’intérieur de la Somalie, mais non reconnu.
Ce sont des « drones américains ont mené cette attaque, mais nous pensons que les forces de sécurité de Puntland (région du nord-est de la Somalie dont les chefs se sont déclarés autonomes en 1998) leur ont donné de mauvaises informations », a précisé le ministre somalien.
La frappe aérienne n’a donc « touché que les forces de l’État, et aucun combattant d’Al-Shebab n’a été tué », a-t-il insisté en appelant Washington à s’expliquer sur cet incident meurtrier qui a déclenché une vague de colère dans le pays.
Dans les rues de Mogadiscio, des dizaines d’habitants qui manifestaient, ont scandé des slogans anti-américains, brûlant des drapeaux des États-Unis et appelant l’État de Galmudug à répondre à ce qu’ils qualifiaient d’« agression ».
En effet, ces manifestants accusent l’État semi-autonome de Puntland, d’avoir donné aux forces spéciales américaines, de fausses informations pour faire tuer ces soldats.
Pour les manifestants en colère, les soldats se trouvaient dans leur base militaire et non des combattants qui luttent pour renverser le gouvernement soutenu par l’Occident. Ni le gouvernement des États-Unis ni l’État de Puntland n’ont fait de commentaire officiel sur les frappes aériennes dans la région.