L’ancien ministre de la Justice et vice-Premier ministre gabonais, Séraphin Moundounga affirme, dans un entretien à la presse étrangère en début de semaine, avoir les preuves que le président réélu, Ali Bongo Ondimba, a «triché» lors du scrutin présidentiel du 27 août dernier.
« Ali Bongo a triché, j’en ai la preuve », soutient le ministre démissionnaire, selon qui, «sur tout le territoire, Jean Ping l’a emporté avec 60 % des voix contre 38 % pour Ali Bongo et 2 % pour les autres candidats ».
Pour appuyer ses propos, l’ex-ministre avoue détenir «une copie numérisée de l’original papier du PV de chaque bureau de vote du pays», des documents qui seraient, selon lui, également entre les mains des représentants de l’Union Européenne.
Pour Moundounga, il aurait fallu procéder à un comptage transparent devant les observateurs de l’Union européenne et de l’Union africaine, précisant que «Jean Ping l’a accepté mais Ali Bongo l’a refusé».
L’ex-ministre a en outre, qualifié le président gabonais de «dictateur», précisant que «Bongo a placé partout des forces hautement militarisées qui intimident la population. Elles sont armées, habillées en tenue militaire, cagoulées pour qu’on ne voit pas leurs visages. Mais les familles attaquées par ces escadrons de la mort témoignent que ces hommes ne parlent ni le français, ni une langue gabonaise, mais l’arabe ou l’anglais».
Selon «les premiers éléments dont nous disposons, il s’agirait de mercenaires venus de Somalie, des Shebab», soutient-il.
Fin août dernier, à l’issue du scrutin présidentiel, des heurts ont éclaté au Gabon, juste après la proclamation des résultats provisoires par la commission électorale, qui donnait vainqueur, le président sortant, Ali Bongo. L’opposant Jean Ping et principal rival de Bongo, s’était autoproclamé président élu, plongeant le pays dans une vive tension.
C’est à cette date que le ministre de la Justice et vice-premier ministre, Séraphin Moundounga, actuellement réfugié en France, avait démissionné de ses fonctions, en protestation contre «le coup de force» du président Bongo.
Certains observateurs affirment que l’ombre des Français qui soutiennent Jean Ping, plane sur ces accusations.